Qui ne connait pas ce logo dont les barbelés illustrent parfaitement la situation d’enfermement vécue par ceux qui sont quotidiennement emprisonnés, torturés ou exécutés parce que leurs opinions ou leurs croyances religieuses ont été jugées inacceptables par leur gouvernement ?
Il est l’œuvre d’une jeune dessinatrice anglaise, Diana Redhouse. Créé au début des années 1960, il reste inchangé et illustre le vieux proverbe chinois «Mieux vaut allumer une bougie que maudire l’obscurité». L’organisation demande à la population de faire brûler une bougie aux fenêtres le soir du 10 décembre. Nombreux sont ceux qui y adhèrent, mais peu connaissent réellement l’origine de ce mouvement ainsi que la raison du choix de cette date.
Un peu d’histoire…
En 1961, indigné par l’arrestation de deux étudiants portugais pour avoir porté un toast à la liberté sous la dictature de Salazar, Peter Benenson imagine une action déterminante. Cet avocat anglais déjà connu pour faire campagne, dans la mesure de ses moyens, pour le respect des droits humains, souhaite faire participer les habitants de son pays à l’envoi de milliers de lettres de protestation au gouvernement portugais.
Conscient des problèmes d’emprisonnements de « dissidents non violents » politiques et religieux qui existent dans de nombreux Etats, Peter Benenson tente d’attirer l’attention de tous via la presse (The Observer, Le Monde,…), lance un « Appel à l’Amnistie » et les réactions ne se font pas attendre. Certains proposent leurs services, d’autres écrivent et s’insurgent contre ces faits. Peu de temps après, «les premiers délégués nationaux» du mouvement se réunissent à Luxembourg. Issus de Grande-Bretagne, de Belgique, de France, de Suisse, d’Irlande, des Etats-Unis, ils décident de faire de « l’Appel à l’Amnistie » un mouvement permanent «pour la défense de la liberté d’opinion et de religion» qui portera le nom Amnesty International (A.I.).
Les premières bougies de cette association ont été brulées à Londres, le 10 décembre 1961, date de célébration de la Journée Internationale des Droits de l’Homme.
La Déclaration Universelle des Droits de l’Homme lui est bien antérieure puisqu’elle a été adoptée par 50 Etats sur les 58 participants à la troisième Assemblée Générale des Nations Unies le 10 décembre 1948. Son premier article résume parfaitement ce qui doit nous rester à l’esprit en toutes circonstances : « Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité ».
Idées défendues.
Au début, dans les années 1960, Amnesty International a soutenu les prisonniers d’opinion pour choisir de faire « campagne contre la torture » dans les années 1970. En 1977, le Prix Nobel de la Paix lui est attribué. Dès 1980, «Lorsque l’État assassine» devient le thème majeur et les protestations s’étendent ensuite aux prises d’otages, aux violations perpétrées par des groupes armés d’opposition ainsi qu’aux personnes arrêtées en raison de leur orientation sexuelle. Dès l’an 2000, c’est pour « le contrôle des armes » que milite ce mouvement.
2019 est marqué par de nombreux mouvements de contestation à travers le monde ainsi que par moultes violences inadmissibles contre les gens qui manifestent pour que leurs droits élémentaires soient respectés. Pourtant, « manifester pacifiquement n’est pas un délit mais un droit fondamental », comme le précise le Directeur de la Section Belge Francophone d’A.I. Un bon moyen de résister est l’achat de la bougie d’Amnesty. Cela permet de convertir son indignation et sa colère en acte concret par le financement de la défense des droits humains, qui est le cœur du travail de cette organisation.
C’est pourquoi cette année, « l’indignation et la résistance sont au cœur de la campagne de vente annuelle de bougies d’Amnesty International qui se tiendra cette année du 19 novembre au 10 décembre, date à laquelle l’organisation lancera un appel à la première «Manifestation à domicile». » L’organisation invite donc le public à allumer massivement sa bougie le 10 décembre comme acte de résistance contre toute une série de violations des droits humains. Le hashtag #ProtestFromHome permettra à chacun de poster sur les réseaux sociaux la photo de la bougie allumée avec des messages relatifs à la défense des droits humains.
Evènements :
- Vente de bougies par des bénévoles à divers endroits ou sur le site d’Amnesty International.
- Spectacle Réflexion, Soirée Amnesty International avec la chorale l’Emilienne et l’intervention d’un représentant de cette organisation, le 11-12-2019 à 19h, à la Maison de la Laïcité de Morlanwelz, Place Albert 1er, 16A 7140 Morlanwelz Contact : 064/44.23.26 laicite.mlz@hotmail.com. Réservation souhaitée. Plus de renseignements sur le site http://www.morlanwelzlaicite.be/Morlanwelz/agenda.
Références :
Outre celles reprises en « liens » dans le texte, ont été consultés les sites et ouvrage suivants
- https://www.amnesty.be/amnesty-qui-sommes-nous/annexes/article/l-histoire-d-amnesty-international
- https://www.amnesty.be/infos/actualites/article/amnesty-appelle-indigner-resister
- « Amnesty International : une organisation indispensable », Le Courrier Laïque n°179, décembre 2019, Maison de la Laïcité Morlanwelz, pages 10 à 12.
« Acheter et allumer une bougie, c’est déjà résister ! » Ne l’oubliez pas le 10 décembre prochain !